RCA - OIF Novembre 2017: Son excellence Catherine Samba Panza conviée à la conférence des femmes de la Francophonie à Bucarest

01/11/2017

Du 1er au 2 Novembre 2017, la capitale roumaine, Bucarest a accueilli la conférence des femmes de la Francophonie, organisée par l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Son excellence Madame Catherine Samba Panza (CSP) a pris part à cette réunion aux côtés du président Roumain,  Son Excellence Monsieur Klaus Lohanis et la Secrétaire Générale de la Francophonie Son Excellence Madame Michaëlle Jean .

Placée sous le thème « création, innovation, entrepreneuriat, croissance et développement : les femmes s'imposent !» la tenue de cette rencontre s'inscrit dans le cadre de l'engagement pris par l'OIF lors de la première conférence des femmes de la Francophonie au Luxembourg en 2000, celui de promouvoir l'égalité femme-homme, les droits et l'autonomisation des femmes dans tous les domaines d'intervention.

La conférence de Bucarest a réuni environ 450 participants provenant de milieux politique, des institutions internationales financières, du monde de l'entreprise ainsi que de la société civile.

L’objectif de cette rencontre est double. Dans un premier temps, il s'agit de mobiliser les différents acteurs du monde francophone à réfléchir sur les actions stratégiques à mener afin de parvenir à la concrétisation de l'exercice de droits et l'autonomisation économique des femmes. Dans un second temps, de mettre en place le réseau francophone des femmes entrepreneures, visant l'échange de bonnes pratiques pour démarrer et pérenniser une activité économique.

L'intervention de Son Excellence Madame Catherine Samba Panza, a porté sur une des trois thématiques majeures de cette conférence :

Droit des femmes et accès au marché du travail ;
Innovation et entrepreneuriat féminin ;
Leadership des femmes dans la gouvernance économique ;

Figure reconnue de leadership féminin en Afrique et dans le monde, pour avoir été cheffe d’Etat de la Transition de la République Centrafricaine, femme engagée, femme entrepreneure, coprésidente en exercice du Réseau des Femmes africaines pour la Prévention des Conflits et la Médiation (FemWise-Afrique), Presidente de l’Observatoire Panafricain du Leadership en Afrique(OPALEF), c'est munie de toutes ses casquettes que Son Excellence Madame Catherine Samba Panza a entretenu son auditoire et partagé ses expériences sur le thème « leadership des femmes dans la gouvernance économique » .

Pour CSP, le concept de bonne gouvernance a souvent été mal appréhendé en Afrique ; ce qui se traduit dans les faits, par une mise en œuvre limitée à la seule sphère politique et financière, au détriment de, l'aspect économique et social.

Selon elle, « Le développement ne peut se faire sans les femmes.  Ainsi, les réflexions doivent sans cesse porter sur les enjeux du monde actuel et les défis de l’équité et de l’égalité homme-femme. » Les organisations internationales telles que ONU Femme, UA, OIF  ainsi que les États mesurent bien l’impact positif de la place des femmes dans tous les secteurs de la vie professionnelle, politique, économique, culturelle dans l’espace francophone. D’où les différentes initiatives et rencontre telles que celle de Bucarest afin d'accentuer la participation et l'autonomisation des femmes à tous les niveaux.

Si elle a noté que la participation des femmes à la prise de décision, à la vie économique progresse en Afrique, beaucoup reste à faire afin de permettre à un plus grand nombre et pourquoi pas toutes les femmes surtout en milieu rural d'être autonomes. Réduire les déséquilibres économiques, les inégalités auxquels les femmes sont confrontées quotidiennement doit mobiliser tous les acteurs de l'espace francophone, avec comme fil rouge l’interrogation suivante : Quel est le poids économique et l’importance des réseaux des femmes dans notre espace communautaire ? A-t-elle poursuivi.

Elle relève que  dans l’espace francophone, notamment en Afrique, il y a un foisonnement d'associations de femmes,  qui demeurent peu ou mal encadrés et  ne peuvent exprimer pleinement leur capacité d’innovation. Se pose donc le problème de renforcement des capacités de ces organisations, pour  qu’elles puissent avoir un impact réel sur le leadership féminin.

Pour illustrer ses propos, CSP est revenue sur son expérience et les mesures mises en place dès son accession à la tête de la Transition, en faveur de la participation des femmes centrafricaines à la prise de décision et à l'effort de paix.

Convaincue, de l'importance du leadership féminin, CSP a nommé plusieurs femmes au sein de son gouvernement ainsi que dans les secteurs stratégiques économiques et sociaux de la RCA. Comme elle le dit souvent « Il faut des femmes politiques pour mieux développer des politiques en faveur des femmes. »

Ensuite, il a été question de définir une nouvelle vision économique en encourageant l’initiative privée, de promouvoir un secteur privé national moderne et compétitif, de connaître et faire connaître les potentialités et les opportunités d’affaires existants.

L'accent a été également mis sur l'accès au financement des femmes à travers les micro-crédits, levier du petit entrepreneuriat tant en milieu rural qu’urbain, sans oublier la prise en compte, des besoins de formation et d’encadrement exprimés par les jeunes femmes ainsi que les pistes indiquées pour l’autonomisation des femmes en vue d’en faire un moteur pour résorber la pauvreté.

Consciente que l'esprit entrepreneurial étant peu répandu dans la société centrafricaine, des actions ciblées  ont été menées pour inciter, inculquer dans l’esprit des jeunes femmes le goût du risque et le sens des affaires.

En dépit de toutes ces initiatives, beaucoup restent à faire en Centrafrique et espère-t-elle que le gouvernement va poursuivre les efforts engagés pour responsabiliser davantage les femmes et créer les conditions de l'autonomisation et lever les freins qui empêchent les femmes de participer à la vie politique et économique.

Par ailleurs, que ce soit en Centrafrique ou un peu partout dans le monde francophone, les femmes entrepreneures rencontrent sur leur parcours de nombreux obstacles. CSP a encouragé les femmes à se mettre en réseau et à s'entraider afin de faciliter la mobilisation des ressources, l'échange d'informations sur les opportunités de renforcement des capacités, le partage d'expériences et de bonnes pratiques. Pour ce faire, Elles peuvent s'appuyer sur les acquis et s'inspirer des institutions qui militent déjà en faveur des femmes tels que l'ONU femme, FemWise – Afrique …

Persuadée qu'en toute circonstance, « la politique est fille de l'économie »,  les femmes doivent impérativement compter dans le monde des affaires afin d’avoir un pouvoir social, politique et économique qui leur permettra d’être dans les centres du pouvoir et de décisions économiques, d’agir sur le cours des événements. C'est le rôle des États de mettre en place une politique en faveur du développement du secteur privé véritable levier d'entrepreneuriat, de la lutte contre la pauvreté et le chômage des femmes et des jeunes.

Pour clore son discours, CSP a formulé le vœu que le sursaut de conscience que va générer les échanges, les recommandations issues de cette Conférence, puissent inspirer des actions fortes, susceptibles de valoriser et de changer le destin des femmes de l'espace francophone.